Gaz de schiste : le "no" des gens du Colorado

 

        Une leçon au parti français du gaz de schiste (PS/UMP/FN):

 

Ce matin encore à France Inter, Marine Le Pen se disait fervente du gaz de schiste : sujet sur lequel le FN partage la posture de "l'UMPS". Le drame de la classe politique française est d'être peu informée de ce qui se passe aux Etats-Unis... Le 6 novembre, en effet, par référendum, 59 % des 80 000 électeurs de Longmont (Colorado) ont voté pour l'interdiction de la fracturation hydraulique : c'est-à-dire l'interdiction du gaz de schiste, puisque les citoyens de Longmont savent – contrairement aux UMPSFN français – que la fracturation est la seule technique pour extraire ce gaz... Les compagnies gazières ont tenté de noyer le poisson en affirmant que d'autres techniques existeront peut-être un jour, mais la majorité de la population de Longmont a vu la manoeuvre : en disant qu'on trouvera plus tard une technique non dangereuse, les gaziers voulaient activer tout de suite leurs droits de forage dans la ville. La même manoeuvre se déploie actuellement en France. Avec le même genre de supporters... Le groupement français des professionnels des hydrocarbures proclame, aujourd'hui 29 novembre : "l'extraction du gaz de schiste peut se faire dans le respect de l'environnement. L'industrie pétrolière maîtrise les risques." Dans le Colorado, le gouverneur démocrate "menace d'attaquer en justice la ville de Longmont, arguant que seul l'Etat a le droit de réglementer les forages" * : or l'Etat est en bonne mains, puisque ce gouverneur – ancien salarié d'une compagnie gazière – fut élu en 2010 après une campagne électorale financée par l'industrie du gaz.

Les gaziers se sont abattus sur de nombreuses villes du Colorado "où les puits ont poussé comme des champignons, y compris en plein milieu de lotissements, et où des norias de camion approvisionnent en eau les sites de fracking (fracturation)" *. Quand les gens de Longmont ont-ils pris conscience du danger ? En 2011, lorsque l'université du Colorado a publié une étude constatant que les personnes vivant dans un rayon d'un demi-mile autour d'un site de fracturation hydraulique "sont exposées à des rejets toxiques cinq fois supérieurs aux normes".

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* Le Monde, 30/11.